Taï Chi Chuan… un carnet de route
de François Loutrel
Par Vincent Spiegel
« Ce carnet de route est le fruit d’une longue coopération armée de patience entre Lou Yan (François Loutrel) et René Bessière. Il n’est pas une fin en soi mais bien un commencement, le commencement de notre cheminement personnel. Il est la traduction graphique de la continuité des 108 mouvements de la forme du Taï Chi Chuan. Aide mémoire, guide accompagnant sa pratique, chacun y portera son regard suivant son propre ressenti.
Anne Marie Lanteri écrit dans la préface : « ce carnet de route …. ne peut qu’être statique et juste une série de points d’arrêts … ». Notre regard sur cette série de points d’arrêt évolue avec l’avancement de notre pratique, et petit à petit, le statique devient mobile devant nos yeux. On y perçoit les postures, le Yin et le Yang, notre enracinement, le lien entre le Ciel et la Terre.
Il est à mes yeux une partition, partition incomplète au premier regard et que chacun fera évoluer et jouera au fur et à mesure de ses années de pratique. Les mesures, la valeur des différentes notes, la tonalité se feront lentement nôtres et la ligne mélodique ne cessera de continuer à s’écrire.
Comme un musicien qui découvre la partition d’une œuvre, nous pouvons découvrir ce carnet note par note en ayant déjà dans l’esprit un soupçon de la mélodie. Puis les notes se relient entre elles sans se soucier encore de la structure rythmique de la partition. Des phrases se construisent alors, avec parfois des arrêts sur image pour éviter de créer une dissonance. Une fois cette période de déchiffrage achevée (si l’on peut considérer que l’on achève vraiment une telle phase), commence alors le travail d’interprétation, les mesures vont se structurer, les durées s’intégrer, les liaisons se mettre en place … les lignes de la portée vont se mettre à vivre, portée qui nous replace entre La Terre et le Ciel, et comme je l’écrivais plus haut, le statique devient mobile.
Ce travail d’interprétation ne cessera d’évoluer sans jamais s’achever.
Parfois on revient sur un croquis pour se rappeler un mouvement, une posture.
Parfois on revient sur la suite de plusieurs croquis pour effacer un doute sur un enchaînement de mouvements.
Parfois, on fait défiler les pages une par une sans autre objectif de s’imprégner mentalement des différents croquis.
Parfois on fait défiler les pages et on déroule en soi le film de la forme en s’appliquant à respecter les temps, la succession du Yin et du Yang, la fluidité des mouvements.
Ce carnet de route est un compagnon de notre chemin dans notre pratique, un aide mémoire, un guide, une partition.
Il faut surtout ne pas oublier de s’arrêter sur les dernières pages de ce carnet qui nous rappellent l’importance des six Qi Gong du style Yang, « excellents repères de forme », pratique indispensable pour en jouer sa partition. »
- Titre : Taï Chi Chuan, un carnet de route…
- Illustrations : René Bessière
- Publication interne ITCCA Méditerrannée
- Prix : 15€ – disponible au Jardin Intérieur
- Réédition 2017
- ISBN : 978-2-9545619-0-5